Harry Harriston, un psychanalyste maniaco-dГ©pressif de l'Upper Eastside, le quartier chic de New York, ne supporte plus rien de sa vie et surtout pas ses patients. Il passe donc une petite annonce dans le В«Herald TribuneВ» et propose d'Г©changer son luxueux appartement contre un pied-Г -terre parisien, pour six semaines. De l'autre cГґtГ© de l'Atlantique, Г Belleville, une danseuse exubГ©rante, BГ©atrice, se dit qu'elle tient enfin l'occasion rГЄvГ©e de parfaire son anglais. C'est ainsi que Harry, un brin interloquГ©, prend possession de la mansarde de BГ©atrice et se voit bientГґt contraint d'affronter le dГ©filГ© de ses amants, qui voient en lui un rival. La jeune femme, de son cГґtГ©, s'installe dans la somptueuse suite de Harry.
Critique lors de la sortie en salle
Par Marie-Elisabeth Rouchy
Tout de suite, on est dans la confidence. à Paris, Béatrice, la danseuse, étouffe sous les messages de ses prétendants ; à New York, Henry, le psychanalyste, craque devant un répondeur hanté par ses malades. Elle est jolie, vive et généreuse. Lui, beau, taciturne et coincé. Bien sûr, ils vont se rencontrer. mais sans se voir, grâce aux petites annonces du Herald Tribune, où l'on change d'air pour pas cher en troquant son chez-soi contre un chez-lui. Et l'arrangement immobilier va tourner au coup de foudre à distance. Un dessous féminin qui traîne chez l'une, un appartement trop rangé pour un entourage bien dérangé chez l'autre. autant d'indices attendrissants pour une passion naissante. Rien de très plausible dans cette histoire d'échange  comment croire qu'un psychanalyste éminent de Manhattan cède son somptueux trois-cent-mètres-carrés avec terrasse contre un trois pièces bordélique et frenchy à Belleville. Mais quelle importance, puisqu'on est dans une comédie et qu'on sait, dès le départ, qu'il faudra plus d'une partie de cache-cache et d'un tour de passe-passe pour que Béatrice et Henry tombent enfin dans les bras l'un de l'autre. Comme au bon vieux temps des comédies de Cukor, hasards bienveillants et quiproquos se télescopent. Par hasard, Béatrice reçoit un patient d'Henry et. miracle, sa gentillesse fait mouche. Le patient repart, bien plus léger qu'il ne l'a été depuis longtemps. Par timidité, Henry, revenu impromptu à New York, se fait passer pour son propre malade. A la fin de la séance, le voilà un brin chaviré par cette apprentie psy pleine de santé. Chantal Akerman a beau donner quelques coups de patte malicieux à la psychanalyse, celle-ci n'est qu'un prétexte à courir vers le bonheur. Sans effet de style, sans prétention, mais  c'est dommage  avec quelques longueurs et quelques lourdeurs, Un divan à New York est d'abord une leçon de gaieté, un divertissement. Par temps de grisaille, c'est déjà pas mal. Marie-Elisabeth Rouchy Franco-américain (1h45). Réalisation. Chantal Akerman. Scénario. Chantal Akerman, Jean-Louis Benoît. Image. Dietrich Lohmann. Décors. Christian Marti. Montage. Claire Atherton. Musique. Sonia Wieder-Atherton. Son. Pierre Mertens. Avec. Juliette Binoche (Béatrice), William Hurt (Henry). Prod. Films Balenciaga, Babelsberg Film Produktion, Paradise Films, RTBF. Distr. Polygram Film Distribution
Critique du 07/08/2010
Par Marine Landrot
Film de Chantal Akerman (France/Allemagne/Belgique, 1996). ScГ©nario. Ch. Akerman et Jean-Louis… (Lire la suite)